TnBA saison 2013-2014

Spectacles en audiodescription

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• Chatte sur un toit brûlant

de Tennessee Williams, mise en scène Claudia Stavisky

Par une lourde et chaude soirée d’été, les Pollitt fêtent le 65e anniversaire du grand-père, patriarche autoritaire et riche propriétaire d’une plantation de coton dans le delta du Mississippi. Sachant son père condamné par un cancer, Gooper, le fils aîné, spécule avec sa femme afin de récupérer la succession du domaine. Brick, le fils « préféré », semble indifférent à tout : depuis le suicide de son meilleur ami, il s’assomme de whisky et se détourne de sa femme Maggie qui s’emploie ardemment à sauver son couple et à échapper aux manigances familiales. C’est dans cette atmosphère asphyxiante que l’orage des sentiments va éclater et dévoiler mensonges et non-dits. Sommet du théâtre de Tennessee Williams, Chatte sur un toit brûlant porte à son paroxysme les obsessions de son auteur : l’oppression du conformisme social, le désir et la violence des sentiments contrariés, le poids de l’hypocrisie et la solitude des êtres. Ce n’est pas le « monument » miroir de l’Amérique des années 50 que Claudia Stavisky met en scène mais le dérèglement entre les illusions d’un idéal de société et l’intimité des êtres qui vacillent. Avec, comme fil conducteur, la bouleversante tension entre l’impasse autodestructrice de Brick et l’extraordinaire pulsion de vie de la sensuelle Maggie.

scénographie alexandre de dardel / lumières franck thévenon / univers sonore jean-louis imbert / costumes agostino cavalca / assistant à la mise en scène éric lehembre

Jeudi 7 novembre à 19h30, grande salle Vitez

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• Cyrano de Bergerac

d’Edmond Rostand, mise en scène Dominique Pitoiset

Dans une ambiance « Vol au-dessus d’un nid de coucou », une poignée d’individus troublés jouent la pièce d’Edmond Rostand. Sans jamais quitter le sol carrelé de blanc, ils interprètent tous les personnages autour d’un Cyrano en jogging et marcel. Crâne rasé, moustache tombante, la laideur est ordinaire, excepté le nez qui « protubère » au milieu du visage. Ici, le poète querelleur croise le fer…à repasser et – sous les beaux traits de Christian – s’enflamme pour Roxane par le truchement d’une webcam. Dominique Pitoiset se joue de l’imagerie « cape et d’épée ». Il décale, modernise, dépoussière, enlève les rubans et les plumes et confie cette épure à Philippe Torreton. Puissant, massif, colère rentrée, l’immense comédien arpente la scène, dégaine sa révolte, brandit le poing ou le vers de douze pieds. Il chausse l’alexandrin comme d’autres leurs lunettes et balance ses tirades sans avoir l’air d’y toucher. Loin de toute flamboyance, Torreton campe avec sobriété un homme blessé, désabusé et las. Une superbe réussite qui couronne avec panache la belle aventure artistique de Dominique Pitoiset au TnBA.
dramaturgie daniel loayza / assistants à la mise en scène stephen taylor et marie favre / scénographie et costumes kattrin michel assisté de juliette colas / lumière christophe pitoiset / coiffures cécile kretschmar / accessoires marc valladon / travail vocal anne fischer / bagarre chorégraphiée par pavel jancik / réalisation du nez pierre-olivier persin

Jeudi 16 janvier à 19h30, grande salle Vitez

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• Oncle Vania

d’Anton Tchekhov, mise en scène Eric Lacascade

Eric Lacascade ne se lasse pas d’explorer l’œuvre foisonnante d’Anton Tchekhov. Ses voyages au centre des textes de Tchekhov, débarrassés de toute fioriture pour mieux se recentrer sur le verbe, ont imprimé une dynamique impressionnante qui résonne longtemps après dans les mémoires. Qui ne se souvient en effet du choc éprouvé devant ses mises en scène d’Ivanov, des Trois sœurs, de La Mouette et de Platonov. Aujourd’hui, Oncle Vania, l’homme des bois. Incontournable. En symbiose totale avec les êtres tourmentés qui peuplent ce théâtre, Eric Lacascade éprouve une réelle empathie pour Vania, ses plaintes et ses pleurs sur sa jeunesse envolée. Il aime le climat étouffant, l’atmosphère orageuse qui règne dans cette bourgeoisie mi-campagnarde, mi-intellectuelle en train de sombrer. Il s’attache à ces hommes et femmes au bord de l’abîme, à leur incapacité à agir ou à évoluer, mais qui luttent pourtant. Dix acteurs, rompus à sa puissance de mise en scène, se partagent son exigence d’absolu, ce désir d’en découdre avec les sentiments humains. Ils envahissent le plateau dans ses moindres recoins et c’est un bouillonnement de passions qui s’entrechoquent sous les yeux des spectateurs. Et là, un flot d’humanité déferle sur scène.

d’après oncle vania et l’homme des bois d’anton tchekhov / traduction andré markowicz et françoise morvan / collaboratrice artistique daria lippi / scénographie emmanuel clolus / lumières philippe berthomé

Jeudi 27 mars à 19h30, grande salle Vitez

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Renseignements : TnBA
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