Tintin accessibles aux non-voyants

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Article du Journal Sud Ouest publié le 12/10/2013

écrit par A.-C. Desfontaine-Maccagno

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Le GIAA Aquitaine fait de l’audio-description d’albums de bandes-dessinées.

Photo A.-C. Desfontaine-Maccagno Journal Sud Ouest

Béatrix Alessandrini et Nicolas, audio-descripteur de Tintin. (A.-C. D.)

« C’est une première », proclame Béatrix Alessandrini, directrice de la délégation du GIAA Aquitaine (Groupement des intellectuels aveugles ou amblyopes). Depuis trois ans, l’association s’est lancée dans l’audiodescription des albums de Tintin. La complexité de l’audio-description de bandes-dessinées réside dans le fait qu’il faut dans un premier temps décrire les images une à une en incluant les bruits, puis enregistrer ensuite ce texte, qui constitue la voix off, et y insérer les bulles de chaque personnage, avec la voix qui correspond à ses caractéristiques. Au bout de six mois, le résultat est captivant. « La véritable difficulté avec la BD est la description du gag visuel, raconté et décrit c’est toujours moins drôle », ajoute Nicolas, narrateur et chargé du montage. En tout, six albums de Tintin ont ainsi été décrits, ils sont à emprunter auprès de la bibliothèque du GIAA Aquitaine.

8 000 ouvrages, 40 lecteurs

L’association regroupe environ 400 adhérents, qui ont accès à une bibliothèque de plus de 8000 ouvrages retranscrits, du roman policier au manuel scolaire, en passant par les livres enregistrés à la demande. Elle est, de plus, membre de la BNFA (Bibliothèque numérique francophone accessible), composée des bibliothèques de France, de Suisse et de Belgique qui mutualisent leurs livres audio. Ce qui augmente encore le nombre d’ouvrages accessibles à tous les « empêchés de lire » (handicap visuel, moteur, dyslexie…). Seul hic : l’accent, qui parfois peut être fort.

L’équipe de bénévoles est composée de quarante lecteurs qui ont tous suivi une formation. Ils sont soumis à des essais de voix car, pour être un bon lecteur, il faut savoir anticiper la lecture, donner le ton sans interpréter, ne pas être monocorde mais ne pas trop jouer le texte. De plus, il y a des voix qui se prêtent plus ou moins aux livres.

L’audio-description ne se limite pas aux livres puisque le GIAA Aquitaine s’attaque également aux œuvres d’art dans les musées, en collaboration avec les conservateurs. Il est également centre de formation (cours de braille ou d’informatique pour les malvoyants).