La Tablette n°78

ÉDITO

Dans un temps surprenant où se mêlent des actualités aussi diverses que la sortie d’un film médiatisé à outrance, l’abomination du massacre de chrétiens en Orient, la profanation de tombes dans un cimetière alsacien, dans cette période étrange et inquiétante, j’en viens à me demander si le sort des personnes handicapées est vraiment une préoccupation des responsables qui nous gouvernent ou même du simple citoyen.
Le futile, le sensationnel, l’horreur de guerres intestines ou, plus grave, généralisées, fait paraître le sort des personnes handicapées bien secondaire en regard des grandes préoccupations de l’actualité. Et pourtant, la vie quotidienne reste un challenge pour tous ceux qui doivent subir le handicap chaque jour. On nous dit que bien des choses sont faites pour y remédier, cela est vrai mais si lentement, si difficilement qu’il faut rester vigilants ; la lourdeur des procédures, les labyrinthiques voies dans lesquelles quiconque doit s’engager pour faire valoir ses droits, doivent être améliorés. On ne doit plus exiger qu’une personne handicapée ait au moins une licence en droit pour faire reconnaître son état et les droits qui y sont afférents.
J’en veux pour preuve les personnes que nous recevons, déroutées lorsqu’il s’agit de remplir leur dossier, ne comprenant pas vraiment les questions qui leur sont posées, ni ne sachant choisir celles auxquelles ils doivent répondre.
Alors, oui, c’est hélas à juste titre que la MDPH, (certains l’appellent encore la COTEREP), se plaint de devoir traiter des dossiers dans lesquels toutes les cases ont été cochées ! La crainte d’oublier une étape cruciale pour l’établissement de leur dossier, est responsable de cet état de fait.
Apporter l’aide et les conseils leur évitant de tomber dans cet excès est une mission que nous, les associations pouvons et devons prendre en charge. Mais, car il existe un grand mais, où trouver l’information susceptible d’orienter vers les associations qualifiées ?
Là, je mets l’accent sur les pouvoirs publics qui pour on ne sait quelle raison ne donnent pas une information large, diversifiée et complète des organismes susceptibles d’aider les personnes dans l’embarras.
Voir échouer dans notre association des personnes qui ont galéré des mois en frappant à bien des portes sans obtenir l’amorce d’une solution est inquiétant, car pour quatre ou cinq que nous avons pu aider, combien restent encore dans un no man’s land de détresse et d’abandon.

Je souhaite que 2015 voit un grand chantier de l’information, saine et concrète, se mettre en place pour le bien de tous.

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Béatrix Alessandrini.

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